LES LIMITES
DES BIOCARBURANTS
Le débat
:
Les biocarburants sont souvent considérés comme Le remède
miracle, en opposition au moteur à essence, car selon la
plupart des gouvernements occidentaux et de nombreux
experts en matière de transport, les biocarburants ont un
bilan d'émission de CO2 proche de zéro.
Pourtant à l’heure actuelle, un seul biocarburant est
autorisé sur le marché français : l’huile de colza.
Certains chercheurs et professeurs d'université pensent que
les carburants verts ne sont pas si roses que ça, en clair,
le bilan serait négatif.
Qu’en est il effectivement ?
I )
Des limites dans la fabrication des
biocarburants
- Émission de carbone
L'émission de carbone pour la fabrication des biocarburants
serait supérieure à l’émission qu’elle produit lors de son
utilisation dans les moteurs quel que soit leur type car
d'autres facteurs ne sont pas pris en compte ou négligés.
En effet, il faut considérer l’émission du carbone émis
pour :
_la fabrication des engrais,
_de l'énergie classique nécessaire aux machines agricoles,
_de l'irrigation des cultures,
_de la synthèse des biocarburants.
- De la fabrication à l’utilisation
Il faut aussi prendre en compte son processus de
fabrication, son transport du producteur au consommateur et
faire le bilan énergétique global.
Mais si on conjecture qu'un jour toutes les activités pour
créer les biocarburants utiliseront les biocarburants pour
fonctionner,
le bilan serait nul.
II )
Des limites liées à l’écologie
- Agriculture intensive et OGM :
Il reste que même si ce bilan est nul, la production de
biocarburants s'avérera non "écologique" ou non durable,
car les matières premières risquent d’être produites grâce
à une agriculture intensive qui aboutirait à un épuisement
des nappes phréatiques et à la pollution des eaux par
l'usage d'engrais et de pesticides.
De plus, certains considèrent comme dangereux l'usage de
plantes OGM qui permettraient d'obtenir de plus hauts
rendements. Par exemple, dans la fabrication du bio
éthanol, l'ADN des levures est souvent modifié pour
permettre une transformation plus rapide du sucre en
éthanol.
De plus, inciter les agriculteurs à consacrer leurs terres
aux besoins énergétiques de nos machines et appareils
électriques, en remplacement des cultures nourricières,
réduirait la quantité de nourriture produite par les sols
et accentueraient la faim et la sous-alimentation qui
touchent 800 millions d'habitants (chiffre de
l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et
l'agriculture pour 2005).
- Risque de réduction de la biodiversité :
Un autre problème, sans doute le plus important, est le
fait que la fabrication des biocarburants signifie qu'il
faille consacrer davantage de terres à l'agriculture. Or,
pour remplacer totalement la consommation de carburants
fossiles, tel que le pétrole, par des bio-carburants, il
faudrait... plusieurs fois la surface terrestre. Ainsi,
pour alimenter les 36 millions de véhicules circulant en
France, il faudrait augmenter de 9400% les surface
cultivées de blé et 420% celles de betteraves sur le
territoire français, ce qui est évidemment impossible.
Cela peut entraîner dans certains pays, comme on le
constate déjà, le défrichement de forêts vierges et donc la
réduction de la biodiversité naturelle, par l’augmentation
des terres cultivées.
- Des menaces sur la faune :
Une autre conséquence beaucoup moins visible au premier
abord est le fait que des espèces animales vont disparaître
:
_La monoculture de la canne à sucre dans certaines régions
du Brésil est ainsi une source d'inquiétude car elle pollue
énormément les nappes phréatiques et les rivières qui vont
contaminer les espèces vivantes de la forêt amazonienne.
_En Malaisie, on estime que 87% de la déforestation est
liée à la production d'huile de palme condamnant
l'Orang-Outan à disparaître avant 2020.
Les bio-carburants ne peuvent donc être qu'un appoint.
III
) Limites liées aux résultats mécaniques
- Des performances moindres :
La puissance obtenue par l'huile de colza, elle est de
18.37 kW alors que celle obtenue avec le gasoil est de
18.66 kW ce qui présente une différence énorme, au niveau
des carburants.
De plus, l’huile de colza présente un risque d’encrassement
et de pollution des moteurs : le rejet de monoxyde de
carbone dans le moteur en g/kW/h est de 8.0 pour le diesel
alors qu’il est de 12.3 pour l’huile de colza. On peut
aussi ajouter une formation de dépôts dans le réservoir, ce
qui entraînera un renouvellement plus fréquent du moteur,
donc, a fortiori, une pollution supplémentaire.
Enfin, la combustion doit être comparée au niveau du bruit
produit : celui d’un moteur fonctionnant à l’essence fait
un bruit de 65 décibels alors qu’un moteur à l’huile de
colza atteint les 85 décibels ! La pollution humaine doit
être considérée.
- La nécessaire adaptation des moteurs :
Il faut également tenir compte de l’adaptation des moteurs
pour avoir le
meilleur rendement possible ce qui amènera une augmentation
des prix des
voitures. Par exemple, la « quasi turbine », un moteur à
combustion interne
à la croisée de la turbine, du piston, et du Moteur Wankel,
réduit
considérablement notre consommation de carburant ; mais il
coûte cher, très
cher : 40 000 € alors qu’un moteur habituel revient environ
8 fois moins
cher !
Mais, avec l’utilisation de la quasi turbine, le besoin en
biocarburants étant diminué de 60% par rapport à un moteur
habituel, moins de terres cultivables seraient utilisées
pour cette production.
En effet, sans changer de type de moteur, et en utilisant
un biocarburant, il faut autant de céréales pour faire le
plein d’un 4x4 que pour nourrir une personne pendant 1 an.
Ce moteur ne connaît pas de d’application dans l’industrie
automobile à l’heure actuelle.
IV )
Limites liées à l’économie
- Les véhicules :
De surcroît, les limites sont aussi d’ordre économiques :
_Augmentation des prix des carburants et des taxes qui vont
doubler pour la même consommation: 0.1 cents par litre de
taxes pour l'essence, 0.2 cents de taxes pour le diester.
_Coût de modification des véhicules pour pouvoir les
utiliser avec le moteur à quasi turbine.
- L’agriculture :
_Hausse des prix des produits agricoles : par exemple,
_le prix du sucre, sur le marché mondial, a déjà doublé en
dix-huit mois, à cause de l’utilisation par le Brésil de la
canne à sucre pour produire son éthanol,
_les prix du maïs et du blé ont augmenté de 25% depuis
janvier 2005.
Une hausse insoutenable pour les plus pauvres qui dépensent
plus de la moitié de leur revenu pour subvenir à leurs
besoins alimentaires de première nécessité.
Conclusion
:
On constate que les
biocarburants ne sont pas la panacée : Les biocarburants
rencontrent trop de limites pour devenir les carburants du
futur.
On s’aperçoit que les problèmes tant écologiques ( ce qui
est un comble ), qu’industriels et économiques sont plus
importants que le taux de pollution que l’on cherche à
réduire voire à éliminer.
Mais la recherche reste ouverte : on peut penser que le
sujet est suffisamment important pour que les chercheurs de
tous les pays s’unissent pour trouver la
solution.