LA FABRICATION DES BIOCARBURANTS
I.
La biomasse
La biomasse est le produit de la photosynthèse du gaz
carbonique et de l’eau, réalisée par le captage de
l’énergie solaire par les plantes.
Sa formule est : CO2 + H2O + énergie solaire = composants
hydrocarbonés.
Ce terme désigne au sens large l’ensemble de la matière
vivante. La production actuelle de la biomasse est estimée
à 172 milliards de tonnes de matière sèche. La quantité de
stockage du globe est de l’ordre de 1 800 milliards de
tonnes de matière sèche.
II.
Les filières
Ce sont les moyens à mettre en œuvre pour transformer la
biomasse en énergie :
- combustion ou incinération, par co-génération de chaleur
et d’électricité, la pile à combustible est un
transformateur d’énergie chimique en énergie électrique,
- méthanisation, par la fermentation anaérobie ou
décomposition par voie bactérienne pour obtenir un mélange
gazeux ( cependant ce moyen est trop coûteux ),
- fermentation alcoolique sacharifère,
- transformation thermochimique grâce à un réactif en vue
d’une gazéification des substances organiques ou végétales.
- dans l’électrolyse, un courant électrique permet de
dissocier la molécule d’eau, en émettant séparément ses
constituants, hydrogène et oxygène.
III.
Les matériaux
Ce sont :
- les déchets organiques et lignocellulosiques déjà groupés
sur des sites de transformation,
- les déchets organiques et lignocellulosiques diffus à
collecter,
- les pailles non valorisées, les « granulés de sciure »,
pourtant pauvres en produits connexes, et autres chutes de
scierie non destinés à la trituration,
- les cultures lignocellulosiques dédiées ( forestières et
agricoles ). Les chiffres sont déjà sujets à controverses,
d’autant que la concurrence étrangère peut intervenir : en
fait il plane des incertitudes quant aux surfaces de terres
agricoles disponibles.
IV.
La fillière lignocellulosique
Il est nécessaire de développer la production de
biocarburants à partir de ressources de la biomasse plus
abondantes et plus diversifiées. La première de celles-ci
est la lignocellulose, le constituant principal de la paroi
des cellules végétales. La lignocellulose est composée de
sucres complexes, la cellulose et l’hemicellulose, et de
lignine en proportions variables selon les espèces, les
conditions de croissance et le stade de maturité. Elle peut
être convertie en éthanol, en hydrocarbure ou en hydrogène.
La fillière lignocellulosique présent l’avantage de
produire des biocarburants à partir de l’intégralité de la
plante.
Les fillières de transformation et les produits obtenus :
La voie biologique : elle permet d’obtenir des sucres
simples à partir de lignocellulose, puis de transformer les
sucres fermentescibles en éthanol grâce à des
micro-organismes.
La voie thermochimique : La gazéification de la biomasse
permet de la convertir, sous l'action de la chaleur et de
gaz de réaction ( oxygène, hydrogène… ), en un mélange
gazeux de H2, CO, CH4, CO2 et H2O, dans des proportions
variables dépendant du procédé; ce gaz peut être utilisé en
combustion moteur, ou pour l'obtention de biocarburants.
La pyrolyse par l'action de la chaleur en absence de gaz de
réaction, transforme la biomasse lignocellulosique en trois
phases valorisables sous forme de solide ( charbon ),
d'huiles et de gaz; la production préférentielle d'une de
ces trois phases est possible.
Quelle voie
choisir?
Le choix de l'une ou l'autre de ces voies repose sur des
enjeux qui dépassent le cadre de la filière
lignocellulosique et indiquent une complémentarité des deux
voies.
Bilan
:
L'essor de la production de biocarburants est notamment lié
à la réussite de la filière lignocellulosique. Cette
biomasse peut être utilisée à d'autres fins que la
production de biocarburants : elle permet de produire de la
chaleur, de l'électricité, du biogaz, des matériaux..
Il existe donc plusieurs moyens de production des
biocarburants, mais seule une certaine combinaison de
celles-ci permettra une production maximale avec un coût de
production concurrençant la filière pétrolière.